Tunis le 11/06/2018   Le Programme Concerté Pluri acteurs Soyons Actifs/Actives tient à exprimer ses vives inquiétudes suite au naufrage du bateau de migrants irréguliers au large des côtes de l’île de Kerkennah, le troisième en moins d’une année, ainsi que son profond désarroi quant à l’incapacité à garder la jeunesse tunisienne, et à la motiver pour s’investir et travailler dans son propre pays, et exprime aussi ses sincères condoléances à toutes les familles des victimes.   Cette tragédie, qui a coûté la vie à près de 48 personnes, sans compter les disparus, démontre l’échec des dispositifs et des solutions sécuritaires mises en place par les autorités tunisiennes et européennes et la nécessité de privilégier une facilité de la mobilité et une réduction des contraintes qui lui sont relatives.   Les Chiffres effrayants divulgués par l'Office international des migrations (OIM) qui parlent de plus de 610 000 personnes ayant traversé la Méditerranée et de plus de 9000 morts et ce de 2016 au 06 juin 2018, prouvent encore une fois que les solutions sécuritaires, jusque-là proposées par les classes dirigeantes tunisiennes et européennes ne sont pas à la hauteur des enjeux et des catastrophes humanitaires, qui ont fait de la Méditerranée un véritable cimetière.   Alors que tous les observateurs s’accordent sur le constats que les migrations (sécuritaires, économiques, climatiques) vont s’amplifier dans les prochaines décennies, le PCPA Soyons Actifs/Actives rappelle qu’afin de permettre aux jeunes de se construire une vie décente où ils le souhaitent, il est nécessaire de privilégier des politiques de développements économiques et sociaux plus équitables, aussi bien en Tunisie que sur l’ensemble du continent africain. Il est également crucial de développer des politiques migratoires, qui ne bafouent pas, comme c’est le cas depuis de nombreuses années, les droits humains.   Le PCPA Soyons Actifs/Actives appelle les dirigeants tunisiens et européens à :  
  • Développer de vraies politiques de développement durables qui réduisent les inégalités, particulièrement dans les régions de l’intérieur ;
  • Investir sur les jeunesses tunisiennes et plus largement africaines pour construire des transitions économiques, sociales et écologiques à cour terme ;
  • Mettre en place les dispositifs nécessaires pour s'attaquer aux filières de trafiquants d’émigration clandestine, qui ont trouvé dans ces tragédies un « business»  très juteux ;
  • S’assurer que tous les accords relatifs au partenariat sur les migrations soient conclus uniquement sur la base préalable d’une garantie absolue du respect des droits des migrants ;
  • Assouplir les conditions de la mobilité des individus dans la région euro-méditerranéenne ;
  • Co-construire, avec les sociétés civiles des deux rives, des politiques d’accueil des personnes migrantes respectueuses de leurs droits et de leur dignité.