Le pôle éducation du PCPA Soyons Actifs/Actives qui réunit plus de trente organisations de la société civile française et tunisienne œuvre depuis plus de deux ans pour faire évoluer le modèle d’éducation et d’enseignement. En fédérant les visions et en agissant sur la réforme de l’éducation, en matière de contenus pédagogiques et de formation des enseignants. L’un des défis majeurs de ce pôle est de permettre l’intégration dans les modèles éducatifs, de thématiques tels que : la citoyenneté, la lutte contre les discriminations, les droits humains, l’écologie et le genre. A l’occasion de la dernière réunion de ce pôle qui s’est tenue du 26 au 28 juin à Hammamet , Mme Michèle Rimbeau, membre du Gref (Groupement des Educateurs sans Frontières) et co-coordinatrice du pôle a répondu à nos questions.
1 – le Gref est le groupement des Educateurs sans frontières, est-ce que les problèmes relatifs à l’éducation le sont également ?
Bien sûr que les problèmes relatifs à l’éducation existent partout.
Je suppose que tu me demandes aussi dans combien de pays nous intervenons: dans une vingtaine de pays globalement (16 à ce moment précisément). Nous sommes présents de préférence dans les pays francophones, mais aussi en Amérique du Sud, en Asie et bien sûr en France où nous intervenons particulièrement avec les migrants. Nous intervenons dans le domaine de l’éducation dans le cadre du renforcement de la compétence des enseignants, mais aussi dans la gouvernance pédagogique – dans le domaine de la Petite Enfance – dans celui des Enfants vulnérables (Enfants des rues, écoles de la seconde chance…) – et dans le domaine du développement local s’il est lié à l’éducation.
2- Quel est l’apport du partenariat tuniso- français, notamment dans le cadre du pôle éducation ?
L’apport que ce partenariat apporte est important dans le domaine de la connaissance mutuelle. Je dis souvent que quand je reviens chez moi, à mon petit niveau, je suis l’ambassadrice du monde arabo-musulman ! Je peux témoigner de la vivacité et de la tolérance de la société civile tunisienne que j’admire .La force du pôle est la co-construction de plusieurs associations, syndicats et pouvoirs publics tunisiens très divers, portant plusieurs projets sur des thématiques de l’éducation et ancrées dans des territoires pluriels, donc représentatifs du tissu géographique. A cette richesse s’ajoutent les associations et syndicats français qui contribuent avec leurs expériences, leur vécu et leurs réflexions au renforcement du travail collectif.
4- Le Gref travaille dans différents pays: Comment est-il possible, selon vous, et selon le travail entamé dans le cadre du pôle, dans un pays comme la Tunisie qui connait de grandes crises économiques et sécuritaires, de faire de l’éducation une question prioritaire?
Cela va de soi, à mes yeux, c’est la priorité numéro 1 quoiqu’il arrive. Bien sûr, cela n’empêche nullement de gérer l’économie ni d’être vigilant sur la sécurité. De plus, les pays donateurs sont nombreux à collaborer à l’éducation, c’est l’ODD4 et c’est le meilleur investissement à moyen et long terme pour la société, mais également pour l’économie et la lutte contre toutes formes d’extrémisme violent.
5- Quelle éducation défend le pôle ? Et en quoi peut-elle permettre un monde plus solidaire, responsable et équitable ?
La vision de l’éducation défendue par le Pôle est la meilleure éducation qui soit : elle met l’enfant au centre du dispositif, pas comme un slogan, mais comme une réalité fondée sur les droits de l’Enfant. Les membres de ce pôle souhaitent et agissent pour que cet enfant devienne un citoyen responsable. Pour ce faire, il demande avec force qu’une réforme démarre, qu’elle soit généreuse et humaniste : renforcement des compétences des enseignants, mais aussi changement de regard sur l’enfant, accessibilité pour tous et toutes et conditions de vie satisfaisantes, activités ludiques et culturelles de qualité. Tout cela est possible, il faut juste en avoir la vision et la volonté. C’est ce à quoi nous croyons et que nous défendons avec force