Le projet « l’Education Inclusive au Cœur des Dynamiques de Développement Local » est un projet porté par l’organisation Tunisienne de Défense des Droits des Personnes Handicapés membre du programme Soyons Actifs/Actives .
Malgré une législation post-révolutionnaire qui protège les personnes handicapées en Tunisie (cf. d’après la loi, depuis l’année 2013, toutes les écoles en Tunisie sont inclusives), l’éducation inclusive reste en deçà des attentes et des besoins des enfants en situation d’handicap .
Qu’est-ce qu’une éducation inclusive ?
L’Education Inclusive consiste à créer des environnements d’apprentissage qui répondent positivement aux différents besoins des individus et embrassent la diversité naturelle de l’humanité. Les enfants handicapés font naturellement partie de cette diversité et sont présents dans toute communauté.
« L’Education Inclusive est un processus qui vise à accroître la participation et à réduire l’exclusion en répondant efficacement aux 4 différents besoins de tous les apprenants. Elle prend en compte les besoins individuels en matière d’enseignement et d’apprentissage de tous les enfants et jeunes gens en situation de marginalisation et de vulnérabilité, elle a pour objectif d’assurer à ces enfants l’égalité des droits et des chances en matière d’éducation ». C’est tout un aspect et/ou processus qui implique la transformation des écoles et autres centres d’apprentissage afin qu’ils puissent s’occuper de tous les enfants, notamment les garçons, les filles, les élèves appartenant à des minorités ethniques et linguistiques, ceux issus de populations rurales, ceux qui sont affectés par le VIH, qui sont handicapés et qui ont des difficultés à apprendre, et offrir à tous, jeunes et adultes, des possibilités d’apprentissage. Du coup, un système éducatif inclusif signifie que le système éducatif dans sa globalité tient compte des mesures à prendre pour être à même de dispenser une éducation adéquate à tous les enfants qui apprennent ensemble. Le système éducatif inclusif suit une approche systémique du changement plutôt qu’une approche école par école.
Depuis 2015, l’OTDDPH a lancé une stratégie pour la mise en place d’une éducation inclusive dans laquelle s’intègrent les projets BEST ( Une école inclusive pour une société inclusive) et ce projet qui a été construit à partir d’une analyse approfondie de la situation dans les zones de Manouba , Gafsa et Médenine. Cette analyse a montré de très grandes faiblesses en matières de réponse aux besoins des enfants en situation d’Handicap, telles que l’amélioration de l’accès aux services existant à travers des dispositifs d’action sociale de proximité, développement des passerelles entre milieux ordinaires et spécialisés ou encore le renforcement de la participation des organisations de personnes handicapées (OPH) dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation des politiques publique. Il a également été décelé que les enfants en situation de handicap peuvent mener une vie enrichissante et contribuer à la vitalité sociale, culturelle et économique de leur communauté, s’ils reçoivent les mêmes possibilités d’accès à l’école.
L’éducation est la voie d’accès à une participation pleine et entière à la société. Elle revêt une importance particulière pour les enfants handicapés, qui souffrent souvent d’exclusion du fait de leur exposition accrue au risque de pauvreté en comparaison de leurs pairs non handicapés. Ils ont à surmonter plus d’obstacles du fait de leurs incapacités et des nombreuses contraintes imposées par la société.
Ce projet s’inscrit pleinement dans les principes du programme Soyons Actifs/Actives car non seulement il vise à réduire les inégalités entre les enfants, mais il adopte, également, les mécanismes de la concertation pluriacteurs en intégrant les directions régionales et le ministère de l’éducation, ainsi que les familles des enfants et le corps enseignant. Au final ce projet, sensibilisera près de 3000 personnes aux principes de l’inclusion et touchera directement plus de 1000 enfants en situation d’handicap, dont au moins 400 filles et leurs familles. Près de 50 acteurs du développement local et des secteurs de l’éducation (Direction de l’éducation) et de l’action sociale (Direction des affaires sociales), dont au moins 25 femmes, formés sont impliqués dans les groupes de travail pluri-acteurs sur l’éducation inclusive, dont 50% sont impliqués dans des activités d'échange, de formation et de coordination au niveau local.