élèves solidaires pour l’école et pour la terre !

Le projet “Elèves Solidaires pour l’école et pour la Terre” est un projet porté par l’Association de Développement et d’Encadrement des Jeunes et de l’Enfance ( ADEJE), afin  de contribuer au développement de la citoyenneté et des capacités individuelles et collectives de plus de 500 acteurs initiaux ( élèves, parents d’élèves et enseignants) de l’école Hakim à Oued Mliz et Hedi Ben Hassine Jendouba-Nord. 

Les délégations de Oued Mliz et Hedi ben Hassine font partie des régions les plus défavorisées de Jendouba, avec un taux avoisinant les 30%  d’analphabétisme et 10% de pauvreté. Cette région connaît nombres de défis au niveau de l’infrastructure , comme d’ailleurs, les délégations de Fernana ou Ain Draham avec un faible taux de raccord au gaz naturel (0,4% quatrième score le plus faible sur le plan national), avec 42,3 familles nécessiteuses pour 1000 habitants ( 28 ème position sur l’échelle nationale). 

Avant d’entamer , son projet , l’ADEJE a établi un diagnostic qui a mis en exergue un nombre de lacunes qui menacent forcément l’éducation des enfants de ces régions. Il a été établi que l’instabilité politique a entraîné une crise de l’autorité et un effritement du respect envers l’institution éducative. La précarité et la pauvreté qui sévissent dans la région ont, sans aucun conteste, entravé l'ascenseur social et  participé à la mise en place d’un enseignement à deux vitesses qui creuse de plus en plus les inégalités sociales. Cette crise économique et sociale a malheureusement engendré, dans la région, un retour indéniable vers un discours archaïque qui menace la modernité et la démocratie. Ce risque est amplifié par l 'apparition, dans cette même région, d’un système de formation alternatif dont le contenu enseigné aux élèves échappe au contrôle de l’Etat. Tous ces éléments réunis  ne font que créer un climat de tension et de violence dans les enceintes scolaires aggravé par l’incapacité des familles à participer à la vie scolaire dans ce milieu rural.

Afin d’atteindre leurs objectifs, les membres de l’organisation ont décidé de mettre en place des clubs éducatifs et environnementaux ciblant quatre groupes communautaires ( formés d’acteurs locaux , parents d’élèves, enseignants et élèves)   pour les faire interagir de façon constructive et de  manière socialement responsable, démocratique, tout en exerçant une pensée critique inter-communautaire.  Ces clubs développent une politique éducative fondée sur les compétences, en faisant la promotion  de l’éducation à la citoyenneté , à la protection de l’environnement et aux droits Humains, en mettant en place un « processus participatif et démocratique » qui tient compte des spécificités du territoire pour concrétiser les valeurs de « coopération » et de « solidarité », en impliquant enfants, parents, enseignants, associations et autorités locales dans les projets éducatifs et facilitant la communication entre tous, afin de  produire du changement social et participer à la construction d’une école inclusive et tolérante.  Ainsi, une citoyenneté se construira dans une communauté plus responsable, plus solidaire et respectueuse de son environnement.        

Pour sensibiliser  l’élève sur l’importance des enjeux environnementaux à l’échelle globale, une série d’activités est prévue, autour de thèmes environnementaux tels que : l’eau, l’énergie, les déchets, la déforestation, la pollution atmosphérique , le changement climatique et la biodiversité , et autour des droits : les droits de l’enfant, l’éducation à la non-violence et à la paix ou sur les pédagogies de coopération et d’entraide et enfin un club multi-art ou l’élève apprendra à s’exprimer librement et être créatif. 

En dépit de la crise du Covid19 qui a entravé le lancement du projet, et grâce à l’engagement de tous les acteurs concernés, ce projet a pu être lancé et une série d’activités organisées avec les élèves des écoles choisies. Faycel Mediouni président de l’Association Développement et d’Encadrement des Jeunes et de l’Enfance, a précisé que ces clubs initialement prévus pour des activités parascolaires , vu la crise du Covid qui a causé un grand et grave retard scolaire, ont, aujourd’hui, ajouté  à leurs activités des séances de soutien scolaire particulièrement en langue française, l’un des meilleurs moyens  d'accéder à la culture de la tolérance et du respect de la différence et de l'autre.