La question du Genre : un vrai défi dans les régions !

Depuis la déclaration de Sousse du 12 janvier 2012, le programme Soyons Actif/Actives dont le chef de filat est Solidarité Laïque avec l'appui financier de l' Agence Française de Développement n'a eu de cesse de défendre la question du Genre et l'égalité Homme/femme.  Dans sa charte , adoptée le 23 janvier 2015, à Tunis par les membres tuniso-français lors de leur assemblée générale , le principe de parité Homme/Femme a  été voté et adopté : "Un principe qui s’assure de la prise en compte de la représentativité et de l’égalité entre les sexes". Cette charte a également clairement mentionné les principes d'égalité, parité et mixité dans son objet qui stipule que :

" Nous, signataires de cette charte, dans le prolongement de la déclaration de Sousse du 22 janvier 2012, exprimons notre volonté de mettre en œuvre un programme pluri-acteurs de qualité, fondé sur la co-responsabilité, un partenariat reposant sur des bases solides, transparentes et respectueuses des compétences, des attentes et des dynamiques de chaque partie prenante. Ce pluralisme d’organisations offre une grande diversité de pratiques, de nature à permettre des actions différentes, non préconçues et non formatées, un travail permanent sur le vivre ensemble, avec une vigilance accordée aux questions d’égalité, de mixité, d’inclusion et de parité. "

Lors de la première phase, plus de 40000 acteurs initiaux ont été touchées par les initiatives et les projets des membres dont 8055 d'une manière directe comprenant 4376 femmes. C'est dire que les membres ont toujours veillé au respect des valeurs de parité et d'égalité inscrits dans leur charte. 

Lors de sa deuxième phase 2019-2022, le programme Soyons Actifs/Actives a décidé de mettre en place une stratégie de l'intégration Genre car bien que  plusieurs acquis et avancées ont été réalisés en matière de protection et promotion des droits humains, de renforcement de politiques publiques, de réformes juridiques et de mise en place de multiples actions en faveur des femmes et des populations LGBTQI++, les inégalités socio-économiques, les discriminations et les violences basées sur le genre persistent encore dans de nombreux pays du monde.  

Les femmes et les filles subissent des inégalités de toutes les formes, ce qui constitue une réelle entrave pour leur émancipation individuelle, autonomisation économique et contribution au développement humain durable. Les causes profondes sont à l’origine des mentalités patriarcales et rétrogrades entravent l’accès des femmes à leurs droits fondamentaux. Les relativismes culturels, les replis identitaires et religieux et le conservatisme menaçent les droits des femmes et leurs acquis. 

Les conditions économiques difficiles marginalisent de plus en plus les femmes et les empêchent d’avoir accès équitable aux richesses et aux opportunités et au développement durable. Les violences faites aux femmes et aux filles ont un impact sur leur santé physique et psychologique, l’accès équitable à l’éducation et l’emploi.  

Liste des projets des membres du programme Soyons Actifs/Actives portant sur la question du Genre : 

Actuellement, le programme Soyons Actifs/Actives soutient 41 projets  dont 11 portent directement sur la thématique du Genre en rapport avec l'éducation, l'économie sociale et solidaire/l'insertion socioprofessionnelle et la démocratie locale et participative. 

·      Le projet « Baladyatohonna », en collaboration avec l’association Victoire pour la Femme Rurale, a pour objectif d’adopter l’approche genre dans les municipalités de Sidi Bouzid.

·      Le projet « Démocratie participative : approche genre en niveau local », en coordination avec l’Association Mouwatinet, a pour objectif de renforcer les capacités des conseillers municipaux et des fonctionnaires municipaux dans l’intégration de l’approche genre et de sensibiliser  des étudiants et des jeunes de la société civile et politique à la dimension genre dans la vie publique locale.

·      « L’école positive »  est un projet qui se compose d’un travail sur les compétences de vie pour améliorer la confiance et l’estime de soi des élèves, limiter le risque de décrochage scolaire à travers la réduction des difficultés d’apprentissage et l’amélioration du climat scolaire dans une grande école primaire publique du gouvernorat située dans un quartier populaire à Sousse.

·      Le projet « Une bibliothèque dans notre école change notre mentalité », consiste à consacrer le principe d’égalité entre la femme et l’homme (notamment les jeunes), et ce en assurant leur participation aux activités du projet sans aucune discrimination.

·      « Une éducation sexuelle de qualité pour une jeunesse citoyenne », est un projet en coordination avec La Ligue de de l’Enseignement Val-De-Marne qui contribue à promouvoir l’éducation sexuelle/à la sexualité comme un droit humain et un levier de la citoyenneté.

·      « Touiza 2 : Epowerment des femmes rurales », en partenariat avec l’Association Victoire pour Femme Rurale, a pour objectif de promouvoir l’autonomisation des femmes dans la zone rurale de Sidi Bouzid.

·      « Les femmes rurales de la marginalisation à l’efficacité économique et sociale » cherche à améliorer la situation économique et sociale des femmes dans les zones rurales de Sidi Bouzid.

·      Le projet « L’ESS au service de l’autonomisation des femmes rurales à Mahdia », en association avec l’UGTT, a pour but de participer à l’autonomisation des femmes dans les zones rurales de Mahdia.

·      Le projet « La promotion des droits socioéconomiques des femmes en situation de vulnérabilité » est en coopération avec AMAL pour la femme et la famille. Ce projet participe à la lutte contre la pauvreté féminine à travers la défense des droits socioéconomiques des femmes vivant en situation de vulnérabilité.

·      « Revivons Nos Racines II : les potières de Sejnane actrices de changement territorial », contribue à rendre les potières berbères de Sejnane de vraies actrices de changement de leur territoire.

·      Le projet  « “Les chaînes de succès” : Accompagner autrement pour entreprendre autrement », en partenariat avec ADFR, consiste à l’amélioration de l’accés pour un emploi décent et digne des femmes tunisiennes :le GDA des femmes « chaîne de succès » devient une structure d’utilité sociale.

Si la Tunisie reste un pays nettement développé en matière de législation concernant l'égalité Homme/ Femme, la parité et les droits des femmes, il n'en reste pas moins qu'il faut les consolider et veiller à leur application et respect en évitant toutes les dérives régressives.